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aspi-rant et autres boites
14 juin 2017

Le rendez-vous chez le pédopsychiatre

Des pédopsychiatres, en fait, nous en sommes au 3ème. Les deux premiers furent des histoires courtes.

Nous en avons vu un quand Cadet devait avoir dans les 3 ans, parce qu'il ne nous laissait toujours pas faire nos nuits. A ce stade, il serait malhonnête de dire que c'étaient ses nuits qui nous préoccupaient. Nous avions repéré depuis longtemps qu'il était capable de fonctionner avec ce rythme, d'autant plus qu'il faisait la sieste, mais que nous, par contre, avions beaucoup plus de mal. Des années de nuit hachées, ça fatigue.

Ce pédpsychiatre nous est recommandé par le pédiatre, en qui j'ai confiance. J'y arrive donc assez sereine. La 1ère partie de l'entretien démarre de façon très classique, avec les questions sur la grossesse. Je relate donc que la relation avec le papa a été difficile pendant cette période, que j'ai été épuisée, stressée et anxieuse. Mais que les choses ont beaucoup évolué, et que nous avons retrouvé une bonne relation.

Et je pourrais presque dire que c'est la fin de l'entretien. En effet, comme très souvent, dès que vous évoquez un soucis pendant la grossesse, tout vient de là. Si votre enfant est anxieux, c'est parce que vous l'avez été. Si votre enfant vous réveille la nuit, c'est parce que vous ne voulez pas le lâcher. Si votre enfant... c'est parce que vous... En bref, c'est à croire que certains professionnels en sont restés au "mea culpa, mea maxima culpa", et que tout est de votre faute, votre très grande faute. Enfin, à la mère. Alors la fois suivante, j'ai envoyé son père. Histoire de ne pas me reprendre ça encore une fois dans la figure. Je suis toute ouïe quand on me propose différentes façons de voir, d'envisager les choses, si cela peut me permettre de voir autrement la situation, d'y réagir autrement et de l'améliorer. Mais quand on ne se donne pas le peine d'écouter jusqu'au bout, ni même d'observer l'enfant, franchement, c'est du temps perdu. Ce fut aussi l'opinion du papa, et avec ce psychiatre nous en restâmes là.

 

Quelques temps plus tard, comme Cadet se réveillait toujours, nous avons cherché un nouvel interlocuteur. Nous avions essayé beaucoup de choses, pour parvenir à un fonctionnement où Cadet nous appelait une fois dans la nuit, l'un de nous se levait, mélangeait l'eau et les poudres (substitut de lait, calcium, probiotique) préalablement préparées, tendait le biberon/tasse à bec à Cadet, et retournait se coucher. Un réveil unique par nuit, pour manger, sans autre bénéfice secondaire (pas de musique, pas de câlin, bref, le minimum d'interaction), mais toujours un réveil. Cette fois, c'est l'allergologue qui nous oriente vers son collègue, habitué aux petits allergiques, aux enfants avec une histoire médicale. C'est déjà une bonne idée.

Nous avons du le voir deux fois lui aussi, et cela a eu quelques effets positifs. Tout d'abord il a été extrêmement rassurant sur notre façon de gérer. Je me souviens très bien qu'il m'a dit que nous étions contraints, par les allergies, d'être obsessionnels avec la nourriture, sans que cela soit un trouble de la personnalité. C'est apaisant! Et qu'à part me demander d'animer un groupe de parents, il ne voyait pas quel conseil me donner. C'est valorisant! Pour les réveils, il a aussi eu une analyse intéressante: Cadet avait beaucoup souffert, longtemps, en s'alimentant. Mais depuis que le régime d'éviction était en place, il pouvait petit-à-petit se faire du bien en mangeant. C'était donc une forme de rattrapage, qui allait disparaître quand il se serait suffisamment "rattrapé". Je ne sais pas si c'était vrai. Ce qui est certain, c'est que le mode opératoire que nous étions parvenus à mettre en place permettait d'écarter les bénéfices secondaires. Si Cadet se réveillait, c'était donc bien quelque chose qui ne concernait que lui avec lui-même.

Je repars un peu rassérénée, mais à partir de ce moment-là, Cadet se met à se réveiller deux fois par nuit! Au bout d'assez peu de jours, je m'assieds avec Cadet, et lui demande des explications. Pourquoi, depuis que nous avons vu le docteur Z. (eh oui, son nom commençait par un Z!), se réveillait-il deux fois? Et cadet prend ses petits doigts, et m'explique en comptant: "le docteur a dit une fois pour le biberon, et une fois pour le câlin". J'étais stupéfaite. Entre autre parce qu'il avait été bien plus attentif que son comportement ne le laissait entendre, mais aussi par sa conclusion! J'ai donc rectifié, en rappelant que le câlin, c'était soir et/ou matin, mais certainement pas la nuit. Et nous sommes revenus au fonctionnement antérieur, plus sereinement.

 

Cadet n'a abandonné son réveil nocturne que bien plus tard, à 4 ans et demi, un mois avant la naissance de sa petite soeur. Et effectivement il était prêt à ce moment là. Depuis, je sais qu'il arrive encore qu'il se réveille la nuit, mais, sauf cas tout-à-fait exceptionnel, il s'en débrouille seul, et cela nous suffit. Ce 2ème psychiatre nous aura permis, sinon de résoudre notre problème, du moins de le vivre avec plus de sérénité, de quitter cette sempiternelle impression de mal faire que nous av(i)ons souvent. C'est déjà beaucoup.

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