Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
aspi-rant et autres boites
23 août 2018

Vacances

Cette année, l'idée des vacances, c'était bien ce temps vacant, ce repos après une année trop riche en émotions, la découverte du Strümpell-Lorrain. Nous avons suivi le parcours prévu, avec vacances à droite, à gauche, notre petite quinzaine en montagne. Nous n'avons presque pas parlé de ce sujet là, ni avec Cadet, ni avec ses soeurs, ni entre nous.

Cadet a pu marcher en montagne: bonnes chaussures de marche montantes, avec ses semelles, et un baton. Un bon chemin large, avec un peu de pente est parfait. Plein d'assurance et aimant être le premier, il fonce. Un chemin plus étroit est moins confortable, mais tant qu'il n'est pas accidenté, ça va. S'il commence à y avoir des rochers, trop de cailloux, c'est plus difficile à la montée, très ardu à la descente. Nous aménageons du mieux possible, et sa volonté fait le reste. Il est moins agile que Benjamine, mais plus persévérant.

Dans la piscine, il saute de face quand Benjamine saute en arrière et commence à apprendre à plonger, mais il saute et s'amuse avec les autres quand même. Il est toujours le premier en maillot. Le premier à sortir aussi, tout grelottant de froid et de fatigue, mais cette année, il l'accepte, comme satisfait d'avoir pu y trouver tant de plaisir.

Cette année aussi, nous avions avec nous son cochon d'Inde, arrivé chez nous fin mai. Il ne pense pas encore à tout, mais quand on lui rappelle que le cochon d'Inde a besoin de ci ou de ça, il ne rechigne jamais.

Et puis en rentrant chez nous le Papa et moi, alors que les enfants restaient encore quelques temps avec leurs grands-parents, le cochon d'Inde et la petite psicine, j'ai réalisé qu'il s'était produit quelque chose d'incroyable: pour la première fois depuis que nous avons savons pour le syndrome d'Asperger, il n'a pas été nécessaire, pendant les vacances, de faire un emploi du temps.

En effet, le premier été après le diagnostic, les début des vacances avait été houleux. Tout, absolument tout, déclenchait une crise: passer à table, s'habiller, sortir de la maison, rentrer... Tout. Jusqu'au moment où nous avons eu une illumination: Cadet ne gérait pas l'imprévu, c'était trop anxiogène. J'ai saisi une feuille de papier, fait une colonne par jour, et nous avons commencé à remplir en fonction des activités prévues. C'était assez à l'opposé de ce qui nous repose, c'est-à-dire la possibilité de changer d'avis, de ne pas anticiper autant que nous avons besoin de le faire dans l'année, et prendre les choses au fil de l'eau. ça, pour Cadet, c'était l'angoisse totale. Une fois qu'il a eu accès à ce qui était prévu chaque jour, tout a été plus facile, les crises ont considérablement diminué, et la tension familiale aussi.

Comme j'avais mieux cerné le sujet qu'auparavant, je me suis même permise de commencer à lui apprendre à prévoir l'imprévu. Cela peut sembler paradoxal, mais cela a été assez simple: nous avons laissé une case en blanc, en expliquant qu'on ne savait pas ce qu'on ferait ce jour-là. On l'a prévenu qu'il y aurait de l'imprévu. Et nous avons répété cette routine tous les étés depuis.

Cadet a très tôt su se repérer dans la journée, puis dans la semaine. Chez lui, les calendriers et autres emplois du temps ne servent donc pas à cet apprentisage, mais à lui permettre de se sécuriser en anticipant. Bien sur, avec l'entrée en 6ème et les nouveaux soins, nous allons à nouveau en faire un assez détaillé. Mais tout de même, ne pas avoir besoin d'en faire pendant les vacances, quel progrès!

Publicité
Publicité
Commentaires
aspi-rant et autres boites
Publicité
Archives
Publicité