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aspi-rant et autres boites
22 juin 2018

Pause - répit

Le deuxième rendez-vous avec la neuropédiatre date de maintenant trois semaines.

Je peux dire que les deux premières semaines ont effectivement ont été du répit. Et nous en avions besoin.

Et puis petit-à-petit, j'ai commencé le compte à rebours avant le rendez-vous de fin juin. Certes parce que je suis beaucoup dans l'anticipation, mais pas seulement. Aussi parce que Cadet a nouveau des douleurs en marchant. Il tombe parfois. Hier matin, il a bien mal et s'appuie sur ma main sur le chemin de l'école. A plusieurs reprises, son pied bute et l'appui de ma main lui évite la chute. Benjamine gambade devant. Bien que chagrinée pour Cadet, je suis contente de voir Benjamine s'autoriser à batifoler devant, libre d'être plus à l'aise dans son corps que son frère.

Hier soir, à la sortie de l'école, Cadet a sa mauvaise tête.

Quand Cadet a sa mauvaise tête, cela signifie que je vois qu'il n'est pas bien Son visage est fermé, comme plus émacié, le regard moins franc, la démarche plus hésitante. Parfois c'est physique, parfois c'est moral, et maintenant, à 11 ans, Cadet sait en général s'il s'agit de l'un ou de l'autre. Hier soir, c'est physique: il est tombé une fois dans les escaliers, sur les fesses, et une fois, pris dans une bousculade. Qui plus est, lors de cette bousculade, l'adulte présent n'a pas vu la chute, et ne s'est pas préoccupé de lui. Il rentre difficilement, et, dès qu'il est arrivé à la maison, repasse à quatre pattes, pour ménager son pied, son genou, et ses fesses. Il réclame que je m'occupe de lui.

Une fois que je me suis rendue disponible, je regarde effectivement ce que je peux faire pour ses douleurs. Je trouve bien, avec mes mains, une cheville un peu tordue, les traces du choc sur le bassin, un petit garçon tendu par la douleur et l'entrave de ses jambes, mais qui projète: "quand on aura résolu ce problème de jambes".

Je n'ai pas su répondre. Que répondre? Répondre que oui, quand cela sera résolu, il pourra sautiller comme sa soeur, rattraper ses camarades à la course, faire des progrès fulgurants en tennis? Même si c'était résolu, il faudrait du temps pour cela. Et surtout, je ne peux pas le lui affirmer, et je mens assez mal. La vérité est que je ne sais pas, bien sur, si cela va être résolu, et que je crains fort que cela ne le soit pas. Ce qui ne veut pas dire non plus qu'il n'y aura pas d'amélioration, puisque sans savoir de quoi il s'agit, il n'est pas possible de projeter si des aides extérieures (appareillage, rééducation...) ne pourraient pas l'aider.

Et je me retrouve face à mon angoisse, alors que Cadet, lui, me montre au détour d'une petite phrase, son espérance et sa foi; sa foi en ses parents et en le corps médical. C'est comme vaciller au bord de l'abîme et pourtant tenir fermement sa main, pilier de sécurité et garant de l'avenir.

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